
Et si votre canapé vous fatiguait?
Vous rentrez chez vous. Vous posez vos clés. Vous vous effondrez sur votre canapé.
Mais au lieu d’un soulagement, vous ressentez cette tension qui reste là, tapie sous la peau et bien imprégnée dans le tissus aussi beau, agréable soit-il.
Et vous ne comprenez pas pourquoi.
Vous dormez mal. Vous ressentez comme un fond d’agitation permanente.
Vous vous dites que c’est le travail. L’âge. La charge mentale. Bon ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, ces possibilités sont tout à fait envisageables mais parfois ont le dos bien large.
Et si c’était… votre intérieur également?
Les murs qui vous entourent.
Les couleurs que vous croisez du coin de l’œil.
Les objets qui encombrent votre regard.
La lumière qui manque.
Les matières qui grattent, qui brillent, qui agressent.
Ce n’est pas une lubie de décorateur.
C’est une réalité mesurable. Et de plus en plus étudiée.
Ce que votre cerveau capte (même quand vous n’y pensez plus)
« Je n’avais pas compris à quel point ma pièce me parlait en continu. »
C’est l’une des premières choses que m’a dite une cliente, quelques semaines après avoir transformé sa chambre lorsque nous avons fait un point.
On n’avait pas changé grand-chose.
Quelques couleurs. Des matières plus douces. Moins de meubles. Une lumière tamisée.
Mais ses nuits avaient changé. Sa respiration aussi
Elle a mis des mots simples sur une vérité neuroscientifique :
Le cerveau ne cesse jamais de traiter les stimuli de l’environnement.
En 2011, des chercheurs de l’université de Princeton ont prouvé que le désordre visuel interfère avec notre capacité de concentration et augmente notre niveau de stress.
Le simple fait de voir un espace encombré active l’amygdale (centre de la peur), ce qui stimule la sécrétion de cortisol. Alors il ne s’agit pas, dans mon approche, de recommander des espaces aseptisés, où rien ne déborde! Je suis pour les lieux vivants, habités. Il s’agit de faire en sorte que votre vie, votre bazar personnel s’équilibre avec votre agencement, les matières, la lumières, les couleurs…
En effet, même si vous ne touchez à rien. Même si vous n’y faites pas attention, un mauvais équilibre, de mauvaises associations peuvent engendrer :
Fatigue mentale plus rapide,
Irritabilité latente,
Baisse de productivité,
Sommeil moins profond,
Et cette fatigue-là… vous ne la réglez pas avec un week-end en thalasso si votre CB vous le permet.

Des couleurs qui parlent à votre système nerveux
Il ne s’agit pas de goût ici, ni de tendance. Il s’agit de réaction physiologique.
En 2021, une étude menée à l’université de Gävle en Suède a démontré que certaines couleurs déclenchent une variation immédiate du rythme cardiaque, de la tension artérielle et de la fréquence respiratoire.
Ce que vos yeux perçoivent, votre corps l’intègre comme un signal d’alerte ou d’apaisement.
Le rouge active le système sympathique (celui du stress). Il est perçu comme stimulant… parfois même trop.
Le bleu pâle ralentit le rythme cardiaque.
Le vert, proche du spectre naturel, équilibre et diminue la charge mentale.
Les couleurs ont un impact important et dans un intérieur il s’agit de réfléchir certes en fonction de ce que vous aimez mais aussi de l’espace concerné, sa fonction, son orientation, les associations. Il existe de multiples possibilités et la couleur apporte quand même une sacré dose d’énergie, de caractère, de joie, de personnalité reste à savoir la manier et la faire dialoguer avec fluidité, élégance et cohérence.

Un couple m’a contactée l’hiver dernier. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils se sentaient tendus dès le petit-déjeuner. Leur cuisine, pourtant récente, leur plaisait. En apparence.
Les murs étaient peints d’un jaune éclatant, puissant, saturé. Une couleur “bonne humeur” qui toutefois, dans leur cuisine, avec l’orientation de leur pièce n’était finalement une bonne idée que sur le papier. Dans la réalité, cela provoquait en effet une agression lumineuse dès 7h du matin.
Nous avons opté pour un ton sable, adouci par des éléments en bois clair. Le changement a été immédiat.
Ce n’est pas magique. C’est neurobiologique.
Et vous noterez au passage que la mise en couleur demande à être réfléchie, pensée comme un tout et pas uniquement à travers le filtre du goût, d’une couleur de l’année ou d’une image sur Pinterest qui est si belle!
Les matériaux ne sont pas neutres : votre corps perçoit tout.
Vous passez la main sur une couverture. Vous marchez pieds nus. Vous vous asseyez sur un fauteuil.
Sans y penser, vous émettez un jugement sensoriel. Et ce jugement façonne votre état émotionnel.
Le toucher est un sens-racine. Il informe directement le système nerveux autonome.
Le velours est perçu comme rassurant.
Le bois brut régule l’humeur (données validées par l’université de Kyoto).
Le plastique froid ou les surfaces brillantes provoquent souvent un réflexe d’évitement corporel, inconscient.
« Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à me poser dans mon salon ? »
Doser les fauteuils brillants, remplacer le tapis synthétique par un tapis de jute doux, ajouter une couverture en lin épais peut aider à s’enraciner.
Et oui la décoration c’est aussi penser à travers les sens. Le design sensoriel est un soin invisible. Et les intérieurs qui vous accueillent vraiment… ne piquent pas, ne reflètent pas, ne crient pas.
La lumière : médecine douce ou poison quotidien?
La lumière. Vous vous doutiez peut être que celle-ci allait trouver sa place dans cet article et là vous êtes en passe d’obtenir votre première étoile. La lumière est probablement l’élément le plus sous-estimé dans l’aménagement intérieur.
Et pourtant, elle est directement liée à :
La sécrétion de mélatonine (hormone du sommeil)
La régulation de l’humeur (via la sérotonine)
Le rythme circadien (qui gouverne vos cycles d’énergie et de repos)
Une étude du Journal of Clinical Sleep Medicine a révélé que les personnes exposées à une lumière naturelle le matin dorment 46 minutes de plus par nuit que celles qui vivent dans des espaces sombres. Celles et ceux qui me connaissent ont sûrement déjà entendu parler de mes « bains de lumière ».
Ainsi on peut avoir l’impression, par exemple, d’être toujours fatigué dans sa cuisine dès le petit déjeuner si celle-ci est éclairée uniquement par deux suspensions industrielles, très esthétiques certes, mais qui diffusent une lumière bleutée froide, en soirée et sans aucun apport naturel le matin.
En modifiant la température de couleur, intégrant une applique douce au lever du jour, et installant un rideau léger pour capter la lumière dès l’aube, l’impact sur l’énergie peut considérablement changer.

Ce qui circule vous nourrit. Ou vous étouffe.
L’aménagement intérieur, ce n’est pas qu’une affaire d’objets ou de style.
C’est une écriture invisible de l’espace. Et c’est aussi en ça que j’aime mon métier! J’ai dû être tortue dans une vie antéireure.
Un lieu qui vous oppresse, vous le ressentez dans le corps : tension dans les épaules, respiration plus courte, mouvements hachés.
Inversement, un espace qui respire vous invite à respirer avec lui.
Le feng shui, souvent réduit à des clichés, part d’une intuition juste : » Le flux d’un lieu conditionne le flux de vos émotions. »
Je me souviens de cette pièce de vie que j’ai retravaillée pour du télétravail. Le canapé bloquait l’accès au coin lecture. La table tournait le dos à la fenêtre. J’ai simplement inversé deux zones et ainsi redonné de la fluidité visuellement et par extension dans l’énergie au travail.
Ce que votre lieu vous fait vivre n’est pas anodin.
Voilà, vous êtes arrivés à la fin de cet article et peut être que vous posez déjà un regard différent sur certaines pièces de votre maison ou votre appartement.
Un lieu peut vous soutenir. Vous élever. Vous apaiser.
Mais il peut aussi vous fragiliser, insidieusement, jour après jour.
Ce n’est pas une question de style.
C’est une question de soin. D’attention. D’intelligence émotionnelle.
Un intérieur qui vous ressemble vraiment ne suit pas les tendances. Il suit vos besoins profonds. Vos cycles. Vos seuils de tolérance. Vos joies. Votre sensibilité.
Et il y a une vraie puissance à (re)prendre la main sur cet environnement invisible…
Celui qui agit sur vous du matin au soir, du sol au plafond.
Entre deux dossiers je compte d’ailleurs appliquer à notre chambre une petite cure de mieux être! Affaire à suivre c’est promis j’ai bien envie de faire mentir ce dicton vous savez « les cordonniers… »
D’ici là si vous ressentez le besoin d’un intérieur qui vous soutient davantage ou mieux dans ce que vous vivez aujourd’hui, physiquement, émotionnellement, mentalement, n’hésitez pas je peux vous lire, vous rencontrer, laissez un message ICI et ensuite vous aviserez.
